The Écrivélo Files

Journeys Through War-Torn Europe by Bike.

André Dammann

L’un d’une série de récits et de portraits biographiques retraçant la vie de ceux qui se tiennent aux marges de l’histoire racontée dans Le Livre ÉcrivÉlo.

Introduction – Un passager de Tempsford

Dans la nuit du 7 août 1944, un avion Hudson du 161e Squadron de la Royal Air Force s’approcha de la vallée de la Saône sous le couvert de l’obscurité. Sa mission était double : extraire quatorze personnes — parmi lesquelles se trouvaient des hommes politiques français, des agents de la Résistance et quatre aviateurs, dont deux issus du crash du Worry Bird survenu en avril de la même année — et déposer des agents du Bureau Central de Renseignements et d’Action(BCRA) chargés d’opérations dans la France libérée.
Parmi ceux parachutés dans l’Ain se trouvait le capitaine André Dammann. Sa présence dans ce paysage relie l’histoire du Worry Bird au vaste réseau de la Résistance française et à l’effort de la France libre coordonné depuis Londres.

L’Histoire complète

CAPTAIN ANDRÉ DAMMANN

Né : 12 décembre 1901, Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Décédé : 3 février 1951, Mont Cameroun (Cameroun)
Compagnon de la Libération – Chevalier de la Légion d’honneur

André Dammann avait trente-huit ans lorsque la France s’effondra en juin 1940. À cette époque, il était entrepreneur au Cameroun, où il avait introduit la culture du café arabica dans la région des Bamoun. Refusant la défaite, il quitta son poste et s’engagea dans la Légion du Cameroun, qui prit part à la campagne du Gabon avant d’être rattachée à la 13e Demi-Brigade de la Légion étrangère (13e DBLE).

Avec cette unité, il servit en Érythrée au printemps 1941, puis en Syrie au cours de la même année. À Bir Hakeim, en juin 1942, il fut blessé à trois reprises mais refusa d’être évacué, continuant à servir sa pièce jusqu’à l’abandon de la position. Pour sa conduite, il reçut la Croix de la Libération des mains du général de Gaulle lui-même, à Sofar, en Syrie.

Après une période de convalescence au Cameroun, Dammann gagna Londres, où il se porta volontaire pour des opérations clandestines en France occupée. Promu sous-lieutenant en avril 1944, il rejoignit le Bureau Central de Renseignements et d’Action (BCRA). Au début du mois d’août 1944, il fut parachuté en Savoie afin d’assurer la liaison avec les groupes de résistance locaux. L’appareil, un Hudson du 161e Squadron, récupéra également deux aviateurs alliés précédemment abattus près de Saint-Cyr-de-Valorges.

Après la libération de la région, Dammann participa à la reconstitution du 27e Bataillon de chasseurs alpins et prit part à la campagne des Alpes jusqu’à l’armistice. De retour au Cameroun en 1946, il fonda une entreprise forestière et devint président de l’Union Française des Anciens Combattants.

Il trouva la mort le 3 février 1951 dans un accident d’avion sur le Mont Cameroun, lors d’un vol entre Brazzaville et Paris. Il est inhumé à Chelles, en Seine-et-Marne.

Sources et Références

Ordre de la Libération, « André Dammann », ordredelaliberation.fr
Revue de la France Libre, n° 37, avril 1951, francelibre.net
Wikipédia, « André Dammann », version consultée en octobre 2025
RAF 161 Squadron Operational Record Book, août 1944

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