The Écrivélo Files

Journeys Through War-Torn Europe by Bike.

Sgt Ralph William Watson (418600 RAAF)

Équipage du Lancaster Mk I AS-Z (ME749), No. 166 Squadron RAF
Rang arrière, de gauche à droite : Geoffrey Vivian O’Brien – fait prisonnier ; Jack Marsden – évadé ; Ralph William Watson – évadé ; Terry Kelly – remplacé plus tard par Henry Pickford.
Rang avant, de gauche à droite : Eric William John Ashford – fait prisonnier ; Garnet Thomas Harrison – évadé ; Robert Henry Haynes – évadé.

Navigateur, évadé et passager de Tempsford

Le sergent Ralph William Watson, matricule 418600 de la Royal Australian Air Force, servait comme navigateur au sein du No. 166 Squadron de la Royal Air Force, basé à Kirmington, sur bombardiers Lancaster Mk I opérant au-dessus de l’Europe occupée.

Dans la nuit du 3 au 4 mai 1944, l’appareil de Watson — Lancaster Mk I AS-Z (ME749), piloté par le P/O Garnet Thomas Harrison (420749 RAAF) — participa à un important raid sur le camp militaire et les triages ferroviaires de Mailly-le-Camp, en France. Au retour, les bombardiers furent interceptés par la chasse de nuit allemande. Des éléments concordants laissent penser que l’appareil fut abattu par le Hauptmann Martin Drewes, l’un des as de la Nachtjagd.

Le Lancaster s’écrasa en territoire occupé. Des sept membres d’équipage :

  • P/O Garnet Harrison (RAAF) – Évadé

  • Sgt Ralph William Watson (RAAF) – Évadé

  • Sgt Jack Marsden (RAF) – Évadé

  • Sgt Robert Henry Haynes (RAF) – Évadé

  • F/O Geoffrey Vivian O’Brien (RAAF) – Fait prisonnier

  • Sgt Eric William John Ashford (RAF) – Fait prisonnier

  • Sgt Henry Pickford (RAF) – Tué au combat


L’évasion et la fuite

Watson et ses camarades survivants furent recueillis et cachés par des civils français et par les réseaux de Résistance opérant dans le couloir Rhône–Saône. Pendant près de trois mois, il passa de cache en cache, muni de faux papiers, dépendant du courage de familles qui risquaient leur vie pour protéger les aviateurs alliés.

À mesure que les forces alliées progressaient vers le nord à l’été 1944, la Résistance organisa des filières d’exfiltration pour les aviateurs restés bloqués. Watson fut regroupé avec d’autres évadés alliés : les Américains S/Sgt James J. Heddleston et Sgt George W. Henderson (du B-24 Worry Bird) ainsi que deux aviateurs britanniques, F/O John Tappet Sgt John Troll, tous deux d’un Lancaster abattu ; ils devaient être récupérés par l’unité secrète de transport aérien de la RAF, le No. 161 (Special Duties) Squadron.


Le vol de la liberté

Dans la nuit du 7 au 8 août 1944, un Lockheed Hudson (FK797) du 161 Squadron, piloté par le Captain Wilkinson, se posa sur un terrain clandestin baptisé LZ « Aigle », près d’Asnières-sur-Saône (au nord de Mâcon). L’accueil au sol était dirigé par Paul Rivière du service de renseignement de la France libre (BCRA, réseau « Galvani »).

Dans l’obscurité, attendaient plusieurs personnalités de la Résistance et de la France libre — parmi elles Jacques Chaban-Delmas, André Blumel, André Jarrot et Émilienne Moreau-Évrard — ainsi qu’un petit groupe d’aviateurs alliés. Le Hudson décolla sans incident et rejoignit la base de RAF Tempsford, dans le Bedfordshire, avant l’aube.


Après-coup

De retour en Angleterre, Watson et les autres furent interrogés par le MI9, le service allié d’évasion et d’évasion. Les archives confirment qu’il fut, avec le pilote canadien F/Lt J. C. Trull (RCAF), « rentré d’exil par Hudson du 161 (SD) Squadron depuis la France le 8 août 1944 vers Tempsford ».

L’itinéraire de Ralph Watson illustre à la fois les dangers encourus par les équipages de bombardiers en 1944 et l’extraordinaire réseau d’entraide — maquis, SOE, BCRA et les équipages du 161 Squadron — qui permit à tant d’entre eux de retrouver la liberté.

📚 Sources et Références

  1. Journal des Opérations du No. 166 Squadron RAF, AIR 27/1106 (mai 1944), The National Archives (Kew) – détails concernant le Lancaster Mk I AS-Z (ME749) perdu lors du raid sur Mailly-le-Camp dans la nuit du 3/4 mai 1944.

  2. Commonwealth War Graves Commission et Australian War Memorial Roll – identification de l’équipage du ME749 ; le Sgt Henry Pickford (1321909 RAF) y est inscrit comme « Killed in Action ».

  3. Rapports d’évasion et d’échappement du MI9, WO 208/3337 et WO 208/3329, The National Archives – dossiers concernant le Sgt R. W. Watson (418600 RAAF), le P/O Garnet T. Harrison (420749 RAAF), le F/O John Tapp (RAFVR), le Sgt John Troll (RAFVR) et d’autres aviateurs évadés.

  4. Projet Plan Sussex, Infiltrations into France, p. 64 – compte rendu de l’opération du 7/8 août 1944 (Hudson FK797 du No. 161 Squadron, Capt. Wilkinson, terrain codé « Aigle » près d’Asnières-sur-Saône) listant les personnalités de la Résistance et les aviateurs alliés Heddleston, Henderson, Watson, Tapp et Troll. (http://www.plan-sussex-1944.net/anglais/pdf/infiltrations_into_france.pdf)

  5. Journal des Opérations du No. 161 (Special Duties) Squadron, AIR 27/1068/24 (août 1944) – mentionne les opérations en Hudson des 7/8 août 1944, « menées à bien ».

  6. Lettre du Département de la Guerre des États-Unis adressée à Mme Mary C. Collins (14 août 1944) et télégramme Western Union de S/Sgt James J. Heddleston (20 août 1944) – confirment la date de l’exfiltration et l’arrivée au Royaume-Uni.

  7. Témoignage local français (30 juillet 1969, traduction) – récit des familles résistantes de Saint-Cyr-de-Valorges ayant caché « Jimmy Heddleson » et ses compagnons.

  8. Références secondaires :
     • Jim Wright, On Wings of War: A History of 166 Squadron (pp. 73-74) – description de la perte du ME749 et du destin de son équipage.
     • Base de données Aircrew Remembered, entrée relative au Lancaster ME749 AS-Z (3/4 mai 1944).

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