Le Crotoy to Tournehem-sur-la-Hem
Je n’ai pas été surpris de constater que le vent que j’affrontais en face, tout le long du canal de Somme, ne s’est pas affaibli ni changé de direction aujourd’hui.
Christie était l’observateur dans une mission de reconnaissance au-dessus de la Belgique quand le 11 mai 1940, son avion a été abattu.
Son évasion qui a suivi, avec le pilote PANTON et l’artilleur BENCE, se lit comme un conte de Biggles Book (bande dessinée anglaise qui raconte les aventures audacieuses de l’as de la première guerre mondiale fictive). En s’évadant, ils ont pris un train qui les a menés à travers un certain nombre de villes que je vais traverser aujourd’hui : Boulogne, Etaples et Berck Plage.
LA ROUTE DU JOUR
L’ESCAPADE
11 MAI 1940 – 14H15
6 Messerschmitt chasseurs ME109 allemands attaquent le Blenheim au bord duquel se trouvent PANTON, CHRISTIE et BENCE. Christie reçoit un éclat d’obus à la tête et BENCE est gravement blessé à la jambe. Le crash de l’avion était attribué au Lieutenant Horst BRAXATOR qui a déclaré que l’avion avait été abattu au-dessus d’Overyssche (Overijse, Belgique) à 17 h 55.
BRAXATOR était la première victime de combat des Geschwaders depuis le début de la guerre.
PANTON a rapporté que l’avion s’était écrasé près d’une grande maison juste à l’ouest de Hasselt, en Belgique. Malgré les attaques des ME109 qui continuaient et les brûlures dont il était victime, PANTON a réussi à dégager CHRISTIE et BENCE de l’épave de l’avion. Il a réussi à les placer dans une Renault, qu’il avait trouvée dans les alentours de la maison, et il a pris la direction de Bruxelles, à la recherche d’un hôpital.
11 MAI 1940 – 20H30
Pendant le voyage, CHRISTIE et BENCE délirent et perdent connaissance à de nombreuses reprises. À un moment, ils ont dû s’arrêter pour laisser passer un grand convoi de troupes allemandes. En fin d’après-midi, ils ont enfin croisé un escadron d’officiers de l’armée britannique. Ils ont pu recevoir les premiers secours, fournir des renseignements à l’OIC et ils ont par la suite pris la route vers Louvain où, d’après ce qu’on leur avait dit, stationnaient des secours de l’armée britannique (the Royal Army Medical Corps).
Sans s’arrêter, ils ont finalement pu rejoindre un long convoi de réfugiés qui se dirigeait en direction de Bruxelles. A 20h30, le convoi a été attaqué par un Junkers 88 de la Luftwaffe.
Enfin, à 20h40, ils ont rencontré d’autres troupes britanniques qui les ont embarqués à l’arrière d’un convoi d’ambulances se dirigeant vers l’hôpital de Bruxelles.
11 MAI 1940 – 22H00
Ils ont fini par arriver dans un hôpital civil à Bruxelles. Tout d’abord refoulés, ils ont finalement réussi à se faire soigner. Des lits ont été attribués à CHRISTIE et BENCE, et finalement PANTON a réussi à se faire hospitaliser dans la même salle et s’est immédiatement endormi.
18 MAI 1940
Pensant qu’il n’avait fermé les yeux que quelques secondes, PANTON s’est réveillé et a constaté qu’il dormait depuis 7 jours. Vu que les Allemands avançaient, il leur a fallu quitter l’hôpital – en fin de soirée, ils ont été emmenés dans un train à l’hôpital d’Amiens.
CHRISTIE était à moitié conscient, toujours sévèrement blessé et pas tout à fait conscient de l’endroit où il était ou de ce qu’il faisait. BENCE était sous de forts sédatifs. PANTON avait réussi à remettre son uniforme, CHRISTIE et BENCE étaient transportés sur des civières.
19 MAI 1940
Le trajet du voyage en train est représenté la carte de Google ci-dessus.
Aube – Le train entre à KORTRIJK en Belgique
Midi – Le train traverse la frontière de la France.
Soir – Le train arrive à ST. OMAR
20 MAI 1940 – FIN DE MATINÉE
Le train est arrivé vers ÉTAPLES, dernière étape du voyage à l’approche d’Amiens. Quand ils sont arrivés, PANTON a vu une ambulance et l’équipage du Corps Médical de l’Armée Royale. Il leur a demandé de les emmener – lui, CHRISTIE et BENCE – à leur base à BERCK PLAGE. Les Britanniques ont bien sûr accepté, mais le commandant du train a refusé de laisser quitter le train. La tension était telle que si quelqu’un avait insisté un peu plus dans cette situation il aurait tout simplement pris le risque de se faire tuer.
Alors que le train démarrait, PANTON a vu CHRISTIE fondre dans la foule. PANTON a alors aussi sauté du train, s’est caché dans les bâtiments de la gare et a poursuivi le chemin vers la dernière base d’escadrille restante en France, à CRÉCY.
PANTON n’a jamais revu CHRISTIE. Il a entendu dire qu’il avait été évacué au Royaume-Uni et qu’il avait été tué plus tard dans la guerre. Dans son livre, il décrit CHRISTIE avec les mots suivants :
« Je l’aimais vraiment beaucoup. Dans toutes ces, parfois longues, heures que nous avons passées ensemble, il est resté courtois, serviable et impassible. Il n’y en a pas beaucoup comme lui. »
BENCE a été amputé de la jambe juste au-dessous de la cuisse et a été fait prisonnier par les Allemands. PANTON et BENCE se sont rencontrés en 1982.
VUE DE LA GUIDONS
STATISTIQUES ET ROUTE
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1 comment
Je tiens à préciser que ce n’est pas moi qui ai traduit le passage concernant les aventures de Christie et ces 2 compagnons, racontées dans ce passage.
Que les profs qui m’ont appris le français se rassurent ! ?